mercredi 31 décembre 2008

Des cours de violon, avec Hélène




Depuis octobre 2008, Hélène Schmidt enseigne le violon au Trèfle Gardonnais. En plus d'être gentille et chaleureuse, Hélène s'intéresse à la musique traditionnelle, au point d'en avoir fait un projet professionnel. Tout bon pour nous ... !

Quelques questions à Hélène :


Quand as tu commencé à jouer du violon ?
"J'ai commencé le violon il y a maintenant 14 ans en formation "classique", mais je n'ai commencé à m'intéresser réellement à la musique traditionnelle que depuis 1 an environ."
Tu viens d'Alsace : est-ce que là-bas on fait davantage de place à la musique traditionnelle ?
" Il est vrai qu'en arrivant dans la région, il y a 11 ans, j'ai vécu un peu le "choc des cultures". Nous avons été surpris qu'aucun institut ou école de musique traditionnelle de la région n'existe. Un peu ignorants des cultures locales, nous savions que dans le Pays Basque, pourtant pas si loin, la musique traditionnelle vit toujours et nous pensions trouver la même chose en Gironde : nous étions un peu déçus de ne pas pouvoir connaître plus de choses sur le patrimoine de la région, autres que le bon vin, les cannelés et Macarons. J'exagère un peu mais à peine. En Alsace, même si pour certains la musique traditionnelle garde un peu ce côté "ringard", de nombreuses écoles de danse sont ouvertes pour les plus petits comme les plus grands et des formations musicales sont proposées, évidemment dans la tradition dite "orale".
Bien sûr, il ne faut pas embellir la chose non plus, tous les alsaciens ne sont pas adeptes de cette musique mais pour la plupart, on est conscient qu'elle fait partie du patrimoine et qu'il faut qu'elle perdure. C'est un peu l'héritage morale que nous aura laissé l'Allemagne. Mais il est certain en tout cas, que la cette musique est plus présente en Alsace qu'en Gironde, beaucoup plus développée, plus entendue ( ne serait-ce que durant le Marché de Noël, dans certains café "type", le 14 juillet avec un défilé en costume traditionnel, ect...)."
Tu as grandi dans la tradition folklorique, il paraît ? C'est comment ?
" Naturel ! La tradition commence dès la naissance avec le patois : l'alsacien, courament parlé par tous, petits et grands et pas seulement à la campagne. La différence probablement avec la Gironde réside là : le patois en gironde reste assez concentré dans les campagnes. Lorsqu'on s'approche de grandes villes comme Bordeaux ou autre, il est peu probable que du patois résonne sur les pavés contrairement à l'Alsace où, même au coeur bourgeois du quartier de Strasbourg, les personnes savent parler et comprendre l'alsacien.
Pour le reste, c'est une éducation normale mais avec une connaissance de sa culture pratiquement totale. Une volonté de faire partie d'un pays, tout en gardant la volonté de nous démarquer un peu. L'Alsace, de par son histoire, a été souvent déchirée entre la France et l'Allemagne, tout comme la Lorraine. Je pense que pour certaines personnes, dont moi, le fait d'avoir une identité totale et développée nous rassure. Ne pouvant nous rattacher à des origines certaines, nous avons fait le compromis entre deux cultures, deux influences pour créer la notre."
En ce moment tu études à Bordeaux. Tu peux nous en parler ?
" Je finis actuellement ma licence en Musicologie à Bordeaux 3. Cela fait 2ans que nous parlons de la musique traditionnelle : son histoire puis plus spécifiquement sur le territoire aquitain et nous sommes assez bien encadrés ! L'année dernière, Jean-Jacques Casteret se chargeait des cours et cette année nous avons le plaisir d'apprendre avec Lothaire Mabru, assez connu pour ses nombreuses collectes et ses travaux ethnomusicologiques."
Parallèlement tu enseignes le violon au Trèfle Gardonnais. Avec des élèves de quel âge ? Ils ont quel type de demande, concernant le violon ?
"La tranche d'âge est assez large puisqu'Axelle, la plus petite n'a que 10ans et que Dominique, participant à l'atelier de musique trad', est une adulte.
Pour le choix des morceaux, c'est assez variés mais j'aime faire jouer un morceau à l'aveuglette et voir la réaction de l'élève : si cela lui plait ou non, lui parle, pour lui révéler que c'est en fait de la musique traditionnelle. Je n'ai pas encore réellement essayé avec Axelle, mais cela ne serait tarder. Sinon, l'autre demande spécifique m'ayant été faite, était de la musique traditionnelle mais irlandaise : beaucoup plus connue ! Mais je pense prendre mon élève au piège un jour pour lui montrer qu'en Aquitaine aussi la musique traditionnelle gagne à être connue."

Quels sont tes projets musicaux ?
" Avide de nouveauté, je jongle entre quatre ensembles : deux de musique "classique", un de jazz et puis celui de la musique trad. Les projets musicaux, je les faits à court terme : avec les études et mes déplacements prévus, je ne peux voir plus loin pour le moment."

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