dimanche 25 septembre 2011

Cours de diato avec Jean Bourlier



A partir de début octobre, Jean Bourlier est chargé des cours d'accordéon diatonique au Trèfle Gardonnais.

Déjà très investi dans les musiques traditionnelles, Jean est connu pour son grand répertoire de musiques de différentes régions, en particulier du Morvan et du Berry, mais aussi d'Aquitaine.

Interview :

Jean, comment es-tu venu à la musique ?
J'ai commencé par la trompette quand j'étais enfant. Puis quand je suis entré à la SNCF, j'ai été 2ème trompette dans l'harmonie du Chemin de Fer parisien, avec un bonheur mitigé ... (sourire) Puis j'ai sonné le clairon à toute heure à Bitburg (Allemagne) pendant mon service militaire.

Et la musique traditionnelle ?
En 77, j'ai été muté à Nevers. C'est là que j'ai découvert le monde folklorique en adhérant à "La Sabotée Marzyate", tout d'abord comme danseur, puis comme accordéoniste, avec un accordéon chromatique à touches piano. Pour la petite histoire, j'ai commencé à jouer de cet instrument en autodidacte à l'âge de 8 ans, et ce jusqu'à aujourd'hui.
Avec l'expérience des rythmes et des nuances de la musique traditionnelle, je prenais de plus en plus d'assurance, et j'ai commencé à posséder un répertoire intéressant. En créant le groupe "Trad'music", j'ai peaufiné mon jeu et j'ai pu entrer dans le cercle fermé des musiciens Nivernais.

Puis tu as changé de région ...
Le travail est prioritaire sur le loisir. En 1997, j'ai été propulsé au dépôt SNCF de Bordeaux-St Jean, ce qui m'a coupé pour un temps du monde musical. C'était assez brutal !
Puis j'atterris dans le hameau de Terrefort à Minzac, où je m'installe dans l'isolement le plus total, mais bienheureux de retrouver le calme campagnard.

Au bout de deux ans, j'ai pris contact avec Josette, musicienne de Sarlat, qui me fit rencontrer les "Routiniers", association qui accepte des musiciens de tous horizons et de tous niveaux. Mais je me sentais toujours à part avec mon chromatique qui sonnait encore trop musette, et cela me déplaisait de plus en plus.

En parallèle, je jouais avec le groupe folklorique des "Cigales Forcelaises" pour animer des marchés et autres manifestations populaires. Et puis avec Gilles Guérin, excellent vielleux, j'avais fondé un duo au nom savant des "Amuse-Gueules". Nous avons fait des bals et animations de stages et de danses jusqu'au début de 2011.

Et le diato ?
Par le jeu de rencontres successives, j'ai fini par m'initier au diatonique. J'ai pris goût à ce bizarre instrument après quelques essais avec toi, puis tu m'as fait connaître Gilles Debecdelièvre. Grâce à lui j'ai amélioré mon jeu et abordé d'autres techniques.

Le diato prenait de plus en plus de place dans mon univers, et j'ai compris que je devais m'y adonner avec plus de sérieux. Il fallait entrer dans son intimité, le martyriser un peu, en essayant de trouver comment il voulait que je l'apprivoise. J'étais prêt à abandonner, quand j'ai décidé de créer mes propres morceaux, pour m'imprégner des secrets de son soufflet, et de ce terrible tiré-poussé !
Pour parfaire mon doigté et augmenter mon plaisir de jouer, j'ai produit des airs faciles, puis moyennent difficiles, et puis de plus en plus pointus.

Entre-temps, j'ai participé à l'atelier de danse trad de Ste Foy jusqu'à ce printemps, où notre collaboration s'est terminée. Je vais donc me consacrer au groupe Maragane que j'ai créé au printemps 2011, pour faire de la musique de bal et d'animation.

Et puis, pour combler le départ de Gilles Debecdelièvre, je prends le relais pour animer les cours de diato.

Sur quoi vas-tu axer ton enseignement ?
Ce ne sera pas la même optique, ni le même niveau, dans le sens où je suis pour le "bouche à oreille", avec évidemment des partitions et tablatures pour ceux qui le souhaitent, mais seulement en support. La musique traditionnelle a besoin de sensualité et de perception personnelle. Elle ne peut vivre que si elle est transmise par voie orale, avec conviction et discernement. Seule la rigueur du tempo doit sévir, par respect pour les danseurs.

Il s'agit toujours de musique à danser, alors ...
Oui. J'ai la chance aussi d'être accompagné par ma femme, qui participe à mes envies artistiques et qui va prendre en charge l'atelier de danses traditionnelles au Trèfle Gardonnais, à la demande des adhérents. Cette complémentarité est importante. Nous essayerons ainsi de faire partager notre objectif de concilier la danse avec les musiques qui vont avec. Il ne faut pas croire que c'est facile, ni monotone !

Quel style de danses, alors ?
Les danses de Gascogne, du Béarn, d'Auvergne, du Morvan, du Berry, bref de différentes régions de France, et d'autres pays aussi.
Nous espérons qu'avec nous, vous y prendrez plaisir ...

Interview Marie-Hélène Désert
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2 commentaires:

  1. Sandrine et Lilian10 octobre 2011 à 11:16

    Mazette, 2ème trompette dans l'harmonie du chemin de fer parisien ! Jean ne s'en était pas vanté ! ...mais je crois que je préfère l'écouter jouer du diatonique, c'est quand meme plus sympa pour danser !

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  2. Il aurait été dommage de gâcher tant de talents : un chromatiste-diatoniste, c'est plutôt rare !

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Bonjour, merci pour votre commentaire !